Comment composer un tableau de plus d’une page ?#

Par défaut, un tableau est entièrement placé dans une boîte rien que pour lui : il forme donc un bloc qui ne peut être réparti sur plusieurs pages. Malheureusement, la vraie vie nous confronte souvent à des tableaux bien plus grands que ce qu’une page peut contenir…

Pour les tableaux simples (dont le format est très régulier), la solution la plus simple peut être d’utiliser l’environnement tabbing, qui est un peu fastidieux à mettre en place, mais qui ne force pas son conteu à apparaître sur une seule page.

L’extension longtable construit la table entière (par morceaux) dans un premier temps, puis utilise les informations qu’elle a écrites dans le fichier .aux pour obtenir le bon réglage lors des compilations ultérieures (elle parvient généralement à mettre les tableaux en forme en seulement deux passages). Comme l’extension a une vue d’ensemble du tableau au moment où elle effectue le « réglage final », la table est formatée uniformément du début à la fin, avec des largeurs de colonnes qui se correspondent bien sur les pages consécutives. longtable a la réputation de ne pas fonctionner avec d’autres extensions, mais il fonctionne avec colortbl, et son auteur fournit le paquet ltxtable pour remplacer (la plupart des) fonctionnalités de tabularx [^footnote-1] pour les tableaux longs. Attention cependant à ses contraintes d’utilisation inhabituelles : chaque tableau long doit être dans un fichier à part, et inclus par \LTXtable{⟨largeur⟩}{⟨fichier⟩}. Puisque les tableaux à plusieurs pages de longtable ne peuvent pas être mis dans des flottants, l’extension s’occupe elle-même des légendes, dans l’environnement longtable.

Une alternative à ltxtable pourrait être l’extension ltablex ; mais elle est obsolète et n’est pas entièrement fonctionnelle. Son plus gros problème est sa capacité mémoire très limitée (longtable n’est pas vraiment limité, au prix d’une grande complexité de son code) ; ltablex ne peut traiter que des tableaux relativement petits, il ne semble plus maintenu ; mais il est vrai que son interface utilisateur est beaucoup plus simple que ltxtable, donc si ses restrictions ne sont pas un problème pour vous, ça peut valoir la peine de l’essayer.

L’extension supertabular commence et termine un environnement tabular pour chaque page du tableau. Par conséquent, chaque « hauteur de page » du tableau est compilée indépendamment, et la largeur d’une même colonne peut varier sur des pages successives. Cependant, si l’homogénéité n’a pas d’importance, ou si vos colonnes sont de largeur fixe, supertabular a le grand avantage de faire son travail en une seule compilation.

longtable et supertabular permettent tous deux de définir des lignes d’en-tête et de pied de tableau ; longtable permet également de distinguer la première et la dernière ligne d’en-tête ou de pied.

Le paquetage xtab corrige certaines défauts de supertabular, et fournit également une fonction « dernier en-tête » (bien que cela détruise l’avantage de supertabular de fonctionner en une seule fois).

Le paquetage stabular fournit une « extension de tabular » simple à utiliser, qui permet de composer des tableaux qui s’étendent au-delà de la fin d’une page ; il a aussi des fonctionnalités pratiques, mais n’a pas les capacités des paquets principaux pour régler finement les en-têtes et de pieds de pages.


Comment fixer la largeur d’un tableau ? ».